Morphoses

Le public est invité à observer ces êtres distinctifs alors qu’ils tentent maladroitement d’atteindre des objectifs simples, tels que s’agiter à l’unisson, rester immobiles ou se déplacer vers des endroits spécifiques. Bien qu’elles soient toutes animées par le même algorithme d’apprentissage automatique, chaque entité rencontre néanmoins des défis distincts en raison de sa forme physique spécifique, qui contribue à son tour à façonner un comportement unique. Au fur et à mesure qu’elles apprennent devant le public, leurs décisions imparfaites et leurs mouvements hésitants soulignent leur fragilité et leur vulnérabilité, offrant ainsi une expérience incarnée de l’apprentissage automatique qui alimente un sentiment de connexion et d’empathie.

Guidées par un système de renforcements positifs et négatifs, les entités apprennent par essais et erreurs plutôt que d’être programmées pour exécuter des tâches spécifiques. Ces récompenses sont rendues visibles par une lueur verdâtre (renforcement positif) ou rougeâtre (négatif) qui brille à travers leur peau. Ce retour d’information est accompagné d’un affichage graphique en temps réel qui visualise leurs perceptions et leurs progrès, offrant aux spectateurs un aperçu de l’expérience subjective des entités à mesure qu’elles s’adaptent à leur environnement.

Morphoses remet en question la conception conventionnelle de l’intelligence artificielle comme étant purement efficace ou fonctionnelle, en mettant l’accent sur le processus plutôt que sur l’objectif. L’œuvre révèle la nature subtile et évolutive de l’apprentissage automatique en tant qu’interaction dynamique entre forme, comportement et environnement. Elle offre ainsi un espace de réflexion sur les frontières entre l’humain et le non-humain, encourageant l’exploration de nouvelles possibilités de coexistence avec des systèmes artificiels autonomes.